Moyens de booster son ego ou de rencontrer quelqu’un à distance pour une relation sérieuse ou une aventure, les applications de dating comme Tinder, Fruitz ou Bumble ont la cote. Durant cette période particulière de Covid, nos déplacements sont contraignants et le recours à ces applications est accru. Si l’application à la flamme est la plus célèbre d’entre elles, sa présentation de profils est tout sauf aléatoire.
De base, Tinder fonctionne avec l’algorithme ELO, le même qui est utilisé dans les jeux vidéo. L’application attribue un score à chaque personne inscrite basé sur son nombre de matches. Les utilisateurs sont ensuite triés et présentés aux personnes qui ont plus ou moins le même "niveau d’attractivité". Ainsi, si vous êtes swipé.e vers la droite, votre score augmente. Si vous êtes swipé.e vers la gauche, il diminue. Et si quelqu’un avec un score élevé vous like, vous remontez dans l’algorithme. Aujourd'hui, l'app prétend ne plus avoir recours au score ELO mais les constatations restent les mêmes...Étrange.
Les utilisateurs ne partent donc pas avec les mêmes chances mais un autre facteur est à prendre en compte : le sexe. Il y a plus d’hommes sur les applications de dating qu’il n’y a de femmes. Elles ont donc plus de chance d’être likées et donc de matcher. Alors que Tinder prétend faciliter les rencontres, elle frustre les hommes et leur propose davantage d’options pour booster leur profil. Beaucoup de femmes en subissent les conséquences en recevant des messages agressifs. Selon Whitney Wolfe Herd, ancienne membre de l’équipe et fondatrice de Bumble, "sur les applications de dating, chaque femme a au moins reçu un message agressif, violent, vulgaire". Elles deviennent donc plus sélectives et ont "des jugements superficiels" d’après le philosophe Joe Edelman.
"Tinder travaille avec des spécialistes du jeu vidéo pour savoir comment activer les mécanismes de frustration dans le cerveau des hommes. Quand ils ont identifié un profil susceptible de payer (un certain niveau de revenus, un certain niveau d’études, etc.), ils le rangent dans une catégorie où son profil apparaît moins. Une fois qu’il achète l’option (Boost ou Gold), son profil est, selon le niveau d’attractivité, soit montré normalement, soit montré beaucoup plus. " explique Jean Meyer, PDG de l’application Once.